La langue des oiseaux et le tarot
La langue des oiseaux fut certes beaucoup utilisée par les alchimistes du moyen âge. Le tarot prenant essence (et sens !) dans différentes traditions (orientales, judéo-chrétienne etc…) et dans différentes approches ésotériques (alchimie, astrologie, kabbale etc…) il y a un rapprochement à faire entre tarot et alchimie. Le tarot est un outil permettant à-priori (c’est-à-dire en 1er lieu) un cheminement intérieur il est donc ésotérique. Puisqu’il est un « tout » et que « tout est dans le tarot » pourquoi ne pas voir dans la langue des oiseaux un moyen de connaître le tarot et donc par voie de conséquence de se connaître.
D’ailleurs Jung parle de l’alchimie du moyen âge comme étant la psychologie des profondeurs du monde moderne (référence à vérifier mais je crois que c’est dans « Alchimie et psychologie » ou quelque chose comme ça).
Le tarot lui-même démontre que «la langue des oiseaux » est source de connaissance (de soi).
Le savoir est symbolisé par le « livre » or, on retrouve deux livres dans le tarot (celui de la papesse qui est ouvert et celui de l’hermite qui est caché sous sa robe) donc un savoir qui est disponible pour tous et un savoir caché qui mérite d’être cherché c’est donc un savoir secret ou se crée.
Le savoir = s-à-voir (est-ce à voir ? ou c’est à voir (à regarder ou à vérifier)
Donc vérifions ! le livre de la papesse contient 17 lignes qui renvoie à l’étoile arcane XVII et que « voit » t-on ? tient ! un oiseau sur son arbre perché ! au bord d’une source
Ne serait-ce pas le jardin d’Eden dans lequel se trouve l’arbre de la connaissance ?
L’oiseau sur la connaissance : connaissance de l’oiseau où co-naissance c’est naître avec ou bien plus simplement la langue des oiseaux est source de connaissance ?
Le son est thérapeutique en soi (musicothérapie par exemple) mais aussi le fait même de parler (psychanalyse et toutes les confidences que l’on fait aux personnes de confiance etc).
Le son = Verbe = logos donc rien que de parler tarot c’est salvateur en soi ! Abusons de cette merveilleuse thérapie !
Ce que je vois-entends dans la langue des oiseaux c’est qu’il permet d’une façon ludique de chercher mais surtout il permet de mieux comprendre et intégrer la signification d’un arcane.
Je prends un exemple pour démontrer (ou remontrer) : le BATELEUR – le bas te leurre ; on sait effectivement que le plan matériel peut nous leurrer bien des fois ! Mais pourquoi ne pas l’entendre aussi comme étant « le bâts (fardeau) te leurre » et cette fameuse _expression_ « le bâts blesse ! » et donc si savoir c’est de vérifier : quel fardeau porte le bateleur ? – un denier et un bâton dans chaque main ! dans la disposition ternaire du tarot le bateleur regarde le mat qui lui porte seulement sur son épaule son baluchon (ou une bourse) au bout d’un bâton ; peut-être que le bateleur imite le mat et prend uniquement le denier et le bâton parmi tous les objets disposés devant lui.
si « le bâts blesse » alors pour ne pas « souffrir »il faut partir léger ? Démonstration : quel carte du tarot représente le mieux le dépouillement que l’arcane XIII – l’arcane sans nom. Ne dit-on pas de lui « comme la radiographie du mat » (voir le livre de Jodorowski – la voie du tarot ) ; Pourquoi n’a-t-il pas de nom ? (là ayant le plus souvent une explication théologique, je laisse tout à chacun de le nommer ou non…) donc il est « sans nom » et moi d’entendre « sans non » donc il dit OUI ? oui à quoi, au dépouillement, au changement, au nettoyage etc…
on le surnomme aussi René ; re-né deux fois né ; tiens parce que le dépouillement permet de renaître ? (je passe la démonstration) finalement il ne nous tue pas puisqu’il nous permet d’être vivant (démystification de la carte !)
Et il en va de ce cheminement pour toutes les cartes du tarot (et je rappelle qu’il y en a 78 !)
on peut donc utiliser autant l’homophonie que les anagrammes, les permutations, le verlan etc.
autre démonstration (hors tarot) on dit des jeunes qu’ils sont nuls en orthographe ! Combien de fois on peut entendre « ça s’écrit comment ? » puisqu’à chaque sens une orthographe peut-être ne comprennent-ils pas le sens de ce qu’ils écrivent (ok c’est un autre débat mais ça illustre bien je trouve !).
Je reprends ici l’exemple cité sur le forum par Perroquet sur « le monde » comme étant aussi « le démon »
Oui si on entre toujours dans cette théologie où je laisse libre à chacun…
mais pourquoi ne pas y voir aussi comme « dé-mon » = des monts (montagne). ?
ne dit-on pas justement que cet arcane à l’envers : le monde à l’envers ( ?) que ce passe-t-il ?
quel sens lui donnez-vous maintenant ? pour moi ça n’a rien de démoniaque ;
« des monts » me fait penser justement à l’expression_ populaire « par monts et par vaux » ; (si ici c’est démoniaque, effectivement on ne sait plus à quel saint se vouer où aller et vers qui d’ailleurs saint / sein = forme de montagne etc…) qui prend tout son sens dans le fait même que le monde est encadré par 4 éléments faisant aussi référence aux 4 signes fixes de l’astrologie – tiens, le monde a besoin de se fixer ?
peut être puisque à l’envers il court partout ! et dans le rangement ternaire le monde mis à l’envers regarde quoi ? le vide – rien ! donc peut être courir partout sans rien trouver !
n’est-ce pas là une explication plus ludique et plus positive que de voir le « diable » partout ?
d’ailleurs il est sur un pied d’estalle celui-là ; faites le un peu descendre et vous verrez qui il est vraiment !
Il y a très long à dire sur le tarot (ça dure depuis des siècles et nous n’en sommes qu’au début)
la langue des oiseaux étant un langage symbolique (analogique) il s’adresse à l’inconscient.
Le fait même de dire le nom de l’arcane en question, l’inconscient suit tout le processus que j’ai démontré plus haut (et beaucoup plus davantage car je n’ai pas raccordé tous les branchements !)
Par exemple lors d’un tirage : on sort ce fameux bateleur qui traditionnellement représente le commencement, le début etc… l’inconscient lui à fait le raccordement avec le bas te leurre ; le bâts te leurre et te blesse, qu’il a un denier et un bâton dans la main etc… et qu’il faut ce dépouiller (arcane 13 ) pour aboutir (21) etc…
Le plus souvent (je l’ai vérifié en consultations) le consultant au bout d’un moment me dit « oui, c’est vrai que j’ai envie de commencer quelque chose, je ne sais pas trop comment m’y prendre parce que j’hésite etc » et de conclure « oui, il faut que j’aille à l’essentiel » (tient, moi aussi d’ailleurs !)
Ce qui me semble être intéressant quand on est dans la « tarologie » (donc étude du tarot mais aussi logos = parler tarot ou parler du tarot) c’est de voir et de comprendre tout ce cheminement – et c’est en quoi le tarot est tout autant psychologique, ésotérique, énergétique, thérapeutique qu’un simple outil prédictif (sans préjugé de ma part).
Il n’est donc pas « une perte de temps » que de comprendre comment ça fonctionne (et si le tarot est le reflet de notre âme) comment « on » fonctionne.
Ça permet de voir où ça coince (où le bâts blesse justement !)
Pour conclure la langue des oiseaux est au son ce que l’image est à la vue !
Puisque nous ne fonctionnons pas tous pareil mais que le tarot est ouvert à tous (livre de la papesse ) il y en a pour les auditifs, les visuels les kinesthésiques (puisque le fait même de toucher la carte il est possible de « ressentir » quelque chose) Il y en a pour tous les goûts (mythologie, théologie, philosophie, ésotérisme etc…)
En montrant comment je vis cette « langue des oiseaux » et donc comment je vis le tarot, je laisse une porte ouverte tout simplement. Donc pourquoi ne pas « jouer » ensemble ?
Un article écrit par Stéphanie Chateaux, Tarologue à Dijon.
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